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Douleur chronique et T.E.N.S.

À ce temps-ci de l’année, les personnes aux prises avec des douleurs chroniques évitent parfois de faire des activités extérieures, car Dame nature a oublié de monter le chauffage! Une solution pourrait toutefois les aider à devenir plus fonctionnelles et actives.

Mais d’abord, qu’est-ce que la douleur chronique? Est-ce un mythe ou une réalité? Vous pensez que votre collègue de travail, qui s’est blessée il y a de ça un bon moment, exagère ses symptômes? Sachez que la douleur chronique existe vraiment. Voici d’ailleurs comment elle s’installe.

À la suite d’une blessure, tout un processus de guérison se met en place. Généralement un tissu mou, comme un muscle, un ligament, un tendon, une bourse, etc. prend entre 4 et 8 semaines pour se réparer. Aussi, il restera des phases de réadaptation et de remodelage des tissus, qui, elles, peuvent s’étaler sur une période allant de quelques mois à un an. La douleur est dite «chronique» ou persistante lorsqu’elle dépasse une période de trois mois après une blessure ou lorsqu’elle persiste au-delà de la période dite «normale» de guérison. Il existe une autoroute de la douleur dans notre corps et ce chemin est construit pour nous informer, justement, sur la nature de cette douleur.

Le T.E.N.S.
Qu’est-ce que le T.E.N.S.?

C’est de la Neurostimulation Électrique Transcutanée (T.E.N.S.). C’est un petit appareil muni d’électrodes qui se colle sur la peau. Le T.E.N.S est petit, portatif, et il envoie un signal électrique qui agit sur le système nerveux pour en bloquer l’information douloureuse. Il existe deux types de courant souvent utilisés avec le T.E.N.S.: un qui bloque l’information directement à la moelle épinière et qui a un effet sur la région où se trouvent les électrodes et un autre, de type «acupuncture», qui agit directement sur le système des opioïdes du corps. En effet, le cerveau a la capacité de sécréter des opioïdes, entre autres des endorphines, qui servent à diminuer la perception de la douleur dans tout le corps. De nos jours, le T.E.N.S. est utilisé pour faciliter la vie des personnes ayant des douleurs persistantes en les aidant à se mobiliser et à reprendre le contrôle de leur vie. Nous, les professionnels de la physiothérapie, l’utilisons de façon fonctionnelle, c’est-à-dire en l’appliquant aux clients pendant qu’ils font un exercice pour développer des capacités physiques comme la mobilité, la force ou encore la capacité aérobique. Les membres de l’Ordre de la physiothérapie du Québec ont les connaissances requises pour vous aider à utiliser un T.E.N.S. Ce qui n’est pas le cas de M. et Mme Tout-le-monde. Il existe des contre-indications et précautions importantes à l’utilisation de ces appareils électriques. Par exemple, les femmes enceintes et les gens ayant un pacemaker ne peuvent pas s’en servir. Il faut être vigilant et s’informer correctement auprès d’un professionnel expert avant d’en faire l’achat. Une personne pourrait utiliser un T.E.N.S. à son domicile pour faire son jardinage, le ménage ou faire de l’ébénisterie sur une période plus longue que ce qu’elle serait capable de faire habituellement. En fait, on trompe un peu le cerveau! Pour les personnes avec des douleurs persistantes, il est démontré que l’activité physique aide à diminuer les douleurs. Par le même système d’opioïdes créé par le T.E.N.S., le fait de bouger progressivement sur une période de plus de
20 minutes peut stimuler les endorphines qui sont, en quelque sorte, notre morphine humaine!

Dans certaines situations, c’est aussi une façon de diminuer l’utilisation de certains médicaments, avec l’accord de son médecin, bien sûr!

Écrit par Marie-Josée Lalonde, pht
Précédemment publié dans le journal La Voix de l’Est